Cela commence comme un scénario de roman d’espionnage mais c’est bien la réalité : les États-Unis ont récemment ajouté le fabricant de drones chinois Autel Robotics à leur liste noire commerciale, invoquant des préoccupations de sécurité nationale. Une décision qui fait écho à l’inclusion de DJI en 2020 pour des motifs de violations des droits de l’homme. Pourquoi une telle interdiction et quelles en seront les conséquences pour les consommateurs américains ? Découvrons-le ensemble.
Qu’est-ce que la liste des entités ?
La liste des entités est une compilation officielle du gouvernement américain regroupant les individus, entreprises et organisations étrangères considérées comme une menace pour la sécurité nationale. Les entités figurant sur cette liste sont soumises à des restrictions à l’exportation et à des exigences de licences pour certaines technologies et marchandises. Maintenue par le Bureau de l’industrie et de la sécurité (BIS) depuis 1997, cette liste vise à informer le public sur les entités impliquées dans des activités contraires aux intérêts de la sécurité nationale ou de la politique étrangère des États-Unis.
Conséquences pour Autel Robotics
Avec son inclusion dans la liste des entités, Autel Robotics, basée à Shenzhen, se voit désormais restreinte dans l’accès et le transfert de certaines technologies venant des États-Unis, sauf autorisation spécifique. En règle générale, ces transactions seront refusées, sauf exceptions. Par exemple, DJI avait été interdit de se procurer des puces, capteurs et autres technologies américaines.
Impact sur les utilisateurs de drones Autel
Bonne nouvelle pour les consommateurs, vous pourrez toujours acheter des drones Autel. Cependant, la société aura des difficultés à acquérir des technologies américaines tant qu’elle sera sur la liste noire. Cela pourrait affecter la qualité et l’innovation de ses futurs produits.
Déclarations des législateurs américains
Les législateurs républicains, dont John Moolenaar, président du House Select Committee on the Chinese Communist Party, et Elise Stefanik, fervente opposante à DJI, ont publié des déclarations après l’ajout d’Autel à la liste noire. Ils ont insisté sur le fait qu’aucun Américain ne devrait soutenir des entreprises comme DJI et Autel en raison de leurs liens avec le Parti communiste chinois (PCC) et des activités d’espionnage potentielles sur le sol américain.
Les législateurs ont également exhorté le Sénat à adopter le Countering CCP Drones Act approuvé par la Chambre des représentants, visant à interdire l’introduction de nouveaux drones liés au PCC dans l’espace aérien américain.
Scrutin préliminaire d’Autel Robotics
Le gouvernement américain scrutait Autel Robotics depuis un certain temps. En 2023, des législateurs bipartisans ont demandé à l’administration Biden d’enquêter sur l’entreprise, affirmant qu’elle avait des liens avec l’Armée populaire de libération (APL) et constituait une menace directe pour la sécurité nationale des États-Unis. Des préoccupations ont été soulevées sur le fait que les forces de l’ordre locales et les gouvernements des États utilisant des drones Autel pourraient exposer des données sensibles à travers le pays.
Accusations contre Autel Robotics
Les législateurs ont souligné que, malgré une présentation comme entreprise commerciale, des publications en langue chinoise révèlent qu’Autel est un fournisseur actif de l’APL. Des offres d’emploi d’Autel cherchaient des candidats pour des rôles tels que « directeur des ventes de l’industrie militaire », et l’entreprise travaillait publiquement avec une milice de l’APL.
De plus, des produits commercialisés par Autel comme « fabriqués aux États-Unis » contenaient des microchips et composants provenant des entreprises technologiques chinoises ZTE et HiSilicon. Cette dernière avait été ajoutée à la liste des entités du Commerce en 2019.
Les législateurs ont également poussé le Département de la Sécurité intérieure (DHS) et le Département de l’Énergie (DOE) à déclassifier des informations concernant les risques pour la sécurité nationale posés par les drones fabriqués en Chine, en particulier ceux de DJI et Autel.
Une interdiction aux multiples facettes
L’ajout d’Autel Robotics à la liste noire commerciale des États-Unis soulève de nombreuses questions, non seulement sur la sécurité nationale, mais aussi sur l’impact économique et technologique pour les consommateurs et entreprises américaines. Si vous utilisez déjà des drones Autel, vous pourrez continuer à les utiliser. Cependant, l’entreprise chinoise devra surmonter plusieurs obstacles pour continuer à innover et fournir des produits de qualité aux États-Unis.
Cette interdiction met en lumière la complexité des relations commerciales sino-américaines et les enjeux de la cybersécurité dans un monde de plus en plus interconnecté. Restez informés, car cette histoire est loin d’être terminée et pourrait encore réserver bien des surprises.